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De Lisbonne en voiture, prendre l’A2 en direction de l’Espagne puis l’A6, cap sur Evora. Une heure trente de trajet, pour arriver dans l’Alentejo et voir défiler un paysage de plus en plus vert, de plus en plus charmant. Autrefois grenier à blé du Portugal, c’est aujourd’hui la région de l’huile d’olive et du vin. Moins connue que l’Algarve, l’Alentejo signifie « au delà du Tage » et donne à voir l’intérieur des terres, des collines, des plaines et des routes de campagne bordées de chênes-lièges et d’orangers. C’est un rêve pour qui aime faire du vélo, de la balade, du farniente. Escapade gourmande aussi, l’Alentejo étant la région des recettes d’antan ; la linguiça (saucisse au piment), l’açorda alentejana faite avec du pain, de l’huile d’olive, de l’ail, un œuf poché, de la coriandre. Virée culturelle aussi, avec des villages fortifiés, des villes telles qu’Evora, Elvas et ses châteaux, Vila Viçosa, capitale du marbre.
Evora, les azulejos de l’église Saint Jean l’Evangéliste
Dans les hauteurs de la ville, à côté du temple romain se trouve l’église de Saint Jean l’Evangéliste. Elle date du XVe et abrite des azulejos particulièrement beaux, même si dans cette région du Portugal, l’intérieur des églises est souvent entièrement tapissé de ces carreaux de faïence typiques.
Evora, le baroque et l’humour noir
Ville musée inscrite au patrimoine de l’Unesco, Evora a longtemps été un centre religieux avant de devenir au XVe siècle la résidence des rois du Portugal. C’est aujourd’hui une ville universitaire. Il reste de l’époque pieuse une dizaine d’églises et une cathédrale. Praça 1 de Maio, dans le bas de la ville, se trouve l’église Sao Francisco. Entièrement restaurée, elle date de 1510. Une saillie baroque à ne pas louper : la chapelle des ossements, la capela dos ossos, oeuvre d’un franciscain du XVIe siècle. Crânes, tibias, édifice surprenant avec cette mention en préambule « nous les os qui gisons ici, attendons les vôtres ». Le charme de la visite c’est aussi le petit musée d’art sacré avec ses crèches du monde entier.
Evora, le temple de Diane
Prendre la rue principale, place Giraldo s’arrêter au café Alentejo, une ancienne taverne où déguster la traditionnelle queue de bœuf avec un gratin d’épinards. Place Conde de Vila Flor, on découvre le temple romain d’Evora appelé aussi temple de Diane. On ne sait pas pourquoi il est dédié à la déesse de la chasse. Monument datant du IIe siècle, ses 14 colonnes au départ cachées dans une forteresse, ont été re-découvertes au XIXe siècle. http://restaurantecafealentejo.com
Monsaraz, cité médiévale perchée
Au bord du fleuve Guadiana, à la frontière entre l’Espagne et le Portugal, Monsaraz se voit de loin ; des murailles épaisses, une petite route bordée d’oliviers qui mène à la cité perchée sur une colline. Fondé au VIIIe avant l’arrivée des Maures, Monsaraz a été donnée aux Templiers par le roi Sancho pour les remercier de leur aide. La forteresse deviendra un lieu stratégiquement important. C’est aujourd’hui un joli village où il fait bon fureter pour découvrir ici une épicerie, ici une église, admirer la campagne à travers les arches en pierre. A la Juderia, une expo retrace l’époque de l’Inquisition portugaise, en 1276, avec l’expulsion des juifs et des maures.
Monsaraz, corrida portugaise dans les arènes
Dans la cour intérieure du château qui date du XIIe siècle, les arènes de Monsaraz valent un détour. Le dimanche, on peut assister à la « tourada », corrida portugaise, à cheval et sans mise à mort. Mais surtout, vue sur le lac Alqueva, le plus grand d’Europe, sur l’Espagne et l’Alentejo.
Estremoz, de charmantes ruelles
Une ville blanche, troisième ville de marbre du Portugal avec le village voisin Vila Viçosa. La ville haute, partie médiévale, abrite l’ancien palais royal converti en hôtel (Pousada de Santa Rainha Isabel). Au musée rural, place à l’artisanat de l’Alentejo avec les santons et poteries de la région et la mise en scène des pièces à vivre dans les maisons d’antan. Le charme de la ville haute, c’est avant tout ces ruelles étroites et pavées aux balcons en fer forgé et aux portes travaillées.
Estremoz, vue sur la campagne
Depuis le donjon de l’ancien palais, où l’on peut venir sans être résident, profiter de la vue panoramique sur la ville basse et ses alentours. Oliveraies, chênes-lièges et belle campagne à l’horizon.
Elvas, ville frontalière de l’Espagne
Une ville aux ruelles tortueuses comme dans une médina. Elvas est le plus bel exemple de fortification militaire du XVIIe siècle en Europe. Ville reconnue par l’UNESCO comme patrimoine mondial. Fossés, bastions, remparts pour une ville à 15 km de l’Espagne, c’est dire l’importance de sa position géographique pour protéger Lisbonne, à 200 km de là. A voir, le château, le fort de Graça, une construction de style Vauban dont les armes guerrières sont … un dragon, symbole d’invincibilité. Une curiosité à ne pas louper, la salle de réunion du gouverneur à l’acoustique anti-conspiration ; la voie se dédouble, impossible de garder la conversation secrète…
Elvas, église perchée en haut du labyrinthe
Une jolie ville dont le vieux ressemble à une médina. C’est l’endroit où acheter du linge de maison et déguster le fromage de brebis (nisa) et la soupe au pain, œuf, herbes et huile d’olive. Vers le marché au poisson tout en marbre, ouvert le samedi, on tombe sur cette minuscule et jolie église.
Texte et photos Valérie Rodrigue
Remerciements à Luis Fonseca, guide accompagnateur.
Y aller :
- Aigle Azur, deuxième compagnie aérienne française, dessert 4 destinations au Portugal toute l’année dont Lisbonne, Porto, Faro et Funchal au départ de Paris-Orly. La ligne Paris-Lisbonne est aussi effectuée par la compagnie TAP Portugal. Aller simple à partir de 62 €.
Y dormir :
- Evora : Convento do Espinheiro, la classe et l’authenticité.
- Elvas : Pousada de Marvao, pour le charme du terroir.
Sur place :
Balades à faire avec Portuguese Trails et Rota Vicentina.
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