L’enquête “Cadre de vie et sécurité”, conduite chaque année depuis 2007 par l’INSEE, en collaboration avec l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) et le service statistique ministériel de la sécurité intérieure, fait, entre autres, un sombre rapport des violences conjugales. En moyenne, et ce au cours d’une même année, ce sont 219,000 femmes qui sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles. L’auteur ? Le petit-ami, le mari, l’ex-copain qu’il habite sous le même toit ou non. Les chiffres de l’enquête “Cadre de vie et sécurité” s’étendent de l’année 2012 à 2018. Toujours selon cette étude nationale, en 2017, 130 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire contre 21 hommes tués.
Une estimation minimale des violences…
Au cours d’une même année, 94,000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de tentatives de viol ou de viol et l’étude précise que cette estimation est minimale puisque les victimes ne déposent pas toujours plainte. Il est estimé qu’entre 2011 et 2017, 8,3% des victimes ne se sont pas déplacées pour signaler ce qu’elles avaient subi aux forces de l’ordre. Les violences ne sont pas seulement physiques, elles peuvent être verbales ou psychologiques ou… les trois en même temps. Certaines femmes choisissent de ne pas déposer plainte pensant pouvoir trouver une autre solution.
“28% des victimes déclarent que l’auteur était sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool”
D’autres peuvent décider de passer l’éponge pour cette fois car l’auteur des violences était sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool et que cet “incident” était exceptionnel. D’ailleurs, 28% des victimes déclarent que leur agresseur avait consommé l’une de ces substances au cours de l’acte de violence ou du moins lors de l’un d’eux survenus au cours des 24 derniers mois, s’ils se sont répétés. Il faut également savoir que 3/4 des femmes victimes de violences déclarent les avoir subies de manière répétée. Sur les 130 femmes mortes sous les coups de leur bourreau en 2017, 109 ont été tuées par leur conjoint officiel et 47% d’entre elles étaient victimes de violences répétées de la part de ce même partenaire.
Les enfants, autres victimes des violences conjugales
Pour 80% des victimes au sein du ménage, les violences ne sont “que” physiques mais les femmes ne sont pas les seules victimes. Selon l’étude nationale sur les morts violentes au sein du couple du ministère de l’Intérieur, en 2016, 25 enfants mineurs ont trouvé la mort, tués par l’un des deux parents dans un contexte de violence dans le couple. La même année, une femme mourrait tous les trois jours sous la violence de son compagnon ou ex-compagnon. Ne les oublions pas et souvenons-nous que réagir peut tout changer. Si vous êtes témoin ou victime de violences, vous pouvez appeler, de manière anonyme et gratuitement, le 3919, le numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de violences.
Source : Rapport d’enquête « cadre de vie et sécurité » 2018
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