Vendredi 25 mai, les Irlandaises et Irlandais se sont prononcés massivement pour la libération de l’avortement. Le « oui », l’a emporté à 66,4%, marquant une révolution dans la très catholique Irlande. Jusqu’ici, la loi irlandaise était extrêmement restrictive et interdisait l’IVG même en cas de viol, d’inceste ou de malformation du fœtus. Les femmes ayant recours à la pratique risquaient 14 ans de prison et une amende… En 2013, un léger assouplissement avait été adopté, puisque l’avortement a été autorisé en cas de risque mortel pour la mère, mais uniquement dans ce cas.
Si depuis le 25 janvier 2016, l’avortement est reconnu par les Nations Unies comme étant “un droit humain”, cette reconnaissance ne change pas vraiment l’opinion de certains pays qui continuent d’interdire l’IVG. Aujourd’hui, seule une soixantaine de pays dans le monde en autorisent l’accès sans restriction. Entre 2010 et 2014, 47.000 décès ont été causés par des avortements non sécurisés selon les chiffres de l’ONU et de l’ONG Guttmacher,
En Europe, 4 pays interdisent encore l’IVG
Au sein de l’Union européenne (UE), plus de 85% des Etats membres autorisent l’avortement. Cependant, la facilité d’accès à l’IVG et les justifications nécessaires peuvent varier. Il existe encore trois pays qui n’autorisent pas l’IVG, sauf circonstances exceptionnelles : Chypre, la Pologne, et Malte.
- A Chypre, l’avortement est permis uniquement dans les cas de viol, d’inceste ou de malformation du fœtus.
- La Pologne suit les mêmes règles, mais un projet d’examen est en cours pour interdire l’avortement en cas de malformation du fœtus… Un recul pour le pays où l’avortement était autorisé et gratuit de 1956 à 1993.
- A Malte, pays le plus conservateur d’Europe, l’avortement est strictement interdit, même si la vie de la mère est en danger…
- En dehors de l’UE, deux Etats d’Europe sont dans le même cas, Andorre et le Vatican.
Les pays où l’avortement est illégal
Ailleurs dans le monde, l’IVG reste encore strictement interdit dans certains pays :
- Continent américain : Nicaragua, Haïti, République dominicaine, Surinam et Salvador. Dans ces deux derniers pays, les femmes risquent jusqu’à 20 ans de prison pour avoir mis un terme à leur grossesse.
- Asie : Philippines et îles Palaos.
- Afrique : Sénégal, Guinée-Bissau, Gabon, Congo, Madagascar, Djibouti et Mauritanie.
L’IVG autorisé sous condition
De nombreux pays autorisent encore l’avortement uniquement sous des conditions extrêmement restrictives, si la mère est en danger de vie par exemple. C’est le cas de la majorité des pays d’Afrique. Le continent est d’ailleurs celui où l’avortement est le plus mortel, avec 98% des opérations qui se déroulent de manière non médicalisées. Seuls trois pays africains autorisent l’IVG sans restriction : la Tunisie, l’Afrique du Sud et le Malawi. En Amérique du Sud, le Guatemala, le Paraguay et le Venezuela ne l’autorisent également qu’en cas de danger vital pour la mère. En septembre 2017, le Chili a mis fin à près de 30 ans d’interdiction totale de l’IVG, désormais autorisé dans trois cas précis : danger pour la vie de la mère, viol et malformation du foetus. Le Brésil, où l’accès à l’IVG répond à ces même restrictions, est sous la menace d’un projet de loi qui pourrait l’interdire complètement. Le Liban, la Syrie, l’Afghanistan, le Yémen, le Bangladesh, le Sri Lanka et la Birmanie sont également dans ce cas. Certains pays comme la Turquie exigent le consentement du partenaire en cas de souhait de la mère de mettre fin à sa grossesse.
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