La théorie contre les clichés
Le rendez-vous est fixé dans une salle de conférence d’hôtel à Lille pour trois heures d’atelier. Une vingtaine de participantes (aucun homme aujourd’hui), de la trentaine à la cinquantaine, l’une d’elles fête son enterrement de vie de jeune fille, la plupart viennent par curiosité. Julie, l’organisatrice — fondatrice de l’Académie et co-autrice de Douze lois universelles du bonheur amoureux et sexuel (Robert Laffont) —, rappelle les règles du jeu : bienveillance envers soi-même et les autres (on n’est pas là pour juger), confidentialité et liberté de parole (c’est le lieu où se confier et poser des questions sans crainte). Assises en cercle, on aborde ce jour la question de la fellation. Une pratique qui nécessite une bonne entente dans le couple, un respect de l’autre et une bonne communication. On fait le tour des réticences : l’une des participantes insiste sur la notion d’hygiène, une autre parle de l’idée de réconciliation sur l’oreiller ; en cas de dispute, on n’a pas envie de se rabibocher de cette manière-là. Parler de son expérience, de son ressenti en groupe, de son manque d’envie voire de son dégoût, cela permet de dédramatiser, désacraliser, déculpabiliser.
Pour se mettre dans le bain
Place maintenant à la pratique ! En tout bien tout honneur… évidemment. Comme en méditation pleine conscience, on va évaluer sa qualité de présence, lors d’une fellation. Premier exercice : on se place deux par deux, pour le premier exercice. Jane, ma coéquipière, pose sa main sur mon avant-bras, une fois de façon désinvestie, une autre de manière impliquée, présente. Julie, la coach nous invite à exprimer nos impressions. Ensuite, chacune se met en bouche un raisin sec. Le sucer, jouer avec entre ses lèvres, varier l’intensité, pour réaliser que la palette des sensations est infinie. Julie nous suggère d’imaginer que le raisin sec ou la fraise en bouche, c’est la partie la plus fragile de l’homme. La coach enfin nous fait une démonstration à l’aide d’un vibromasseur.
Échanger nos impressions
Julie aborde le sujet de la pornographie qui, selon elle, a banalisé des actes plaisant à un public masculin sans tenir compte des attentes, des désirs des femmes. Certaines questions reviennent chez les participantes : « lors de la fellation, faut-il mettre les dents » ? « Que faut-il penser de l’éjaculation faciale » ? L’auditoire est concentré et l’ambiance studieuse, un peu comme dans une thérapie de groupe. On prend du plaisir à échanger sans gêne et à partager nos expériences. Au passage, on glane quelques conseils. « Cela t’apprend plein de choses, notamment sur les réactions des hommes », conclut enthousiaste une participante.
Ateliers sur l’art du cunnilingus, les jeux amoureux, la sexualité tantrique.
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