Libérer son énergie sexuelle

Barbara Carellas, sexagénaire pétillante aux cheveux mi-blonds mi-roses, est une star à New York : ses workshops sur l’orgasme ne désemplissent pas. Et pour cause : cette sexologue est capable de déclencher un orgasme en quelques secondes, que l’on soit seule ou à deux et sans pénétration. Son truc : des techniques de respiration et d’imagination capables de libérer l’énergie sexuelle pour qu’elle se diffuse dans tout le corps. « Il faut s’imaginer l’énergie sexuelle comme de l’eau qui s’infiltre partout », éclaire Barbara Carellas. Résultat : des vagues de jouissance, profondes, intenses, looongues et à répétition. Son enseignement est à la croisée de philosophies ancestrales telles que le tantrisme, le yoga, le reiki, la méditation et d’idées plus récentes comme la pleine conscience et la self-estime. Son mantra : « voir le sexe comme une expérience spirituelle nichée en nous et non comme une activité ». Dubitatifs, des chercheurs américains ont fait passer un IRM à la sexologue pendant ses orgasmes solitaires et quasi immobiles et ont conclu à l’authenticité de l’orgasme. Alors, qu’est-ce qu’on attend pour (vraiment) respirer ?
Comment s’initier : allongez-vous et fermez les yeux. Soulevez votre bassin de haut en bas tout en inspirant par le nez et en expirant bruyamment par la bouche. Visualisez votre énergie sexuelle couler dans tout votre corps. Surtout ne bloquez jamais votre respiration.
Barbara Carellas donne aussi des cours online d’urban tantra et de massages vaginaux (payants). barbaracarellas.com

Avoir un braingasm

Ça se passe sur YouTube et c’est un carton aux États-Unis et en France : l’ASMR pour Autonomous Sensory Meridian Response. Des hommes et des femmes proposent des vidéos « relaxantes » dans lesquelles ils vous murmurent des choses, visage collé à l’écran, tout en s’adonnant à une palette de stimulus auditifs : tapotement d’une tasse du bout des doigts, brossage de cheveux, malaxage sensuel de grains de café, craquement d’une allumette… Autant de « triggers » ou déclics pour se relaxer. Les adeptes de ces « murmureurs » sont unanimes sur les bienfaits de ces stimulus auditifs : endormissement, frissons, béatitude et… orgasme cérébral. Charlotte, 26 ans, est accro au son du papier que l’on effleure : « je ressens une vague de chaleur dans le corps ». Cet orgasme senso-auditif n’a pas été validé scientifiquement, mais quand on sait que la musique est capable de provoquer une montée de dopamine, l’hormone du plaisir, pourquoi un son de clapotis dans l’eau n’en ferait-il pas autant ?
Pour démarrer l’ASMR : investissez dans un casque audio. Installez-vous au calme, fermez les yeux puis lancez la chaîne de Sandrarelaxation, l’une des stars ASMR. Ou celle de Nicolasmrelaxation si vous préférez les voix masculines.

Explorer le plaisir clitoridien (à deux)

Ne s’occuper que de son propre plaisir sans se soucier du reste, c’est toute l’intelligence de cette pratique créée par Nicole Daedone, qui a lancé le mouvement slow sex aux États-Unis. Il s’agit de proposer à deux personnes, en couple ou pas, de méditer ensemble à partir d’un point de contact : le clitoris. Concrètement, lors d’une OM (méditation orgasmique), la femme s’allonge sur des coussins et le partenaire caresse son clitoris pendant 15 minutes. Objectif : provoquer le plaisir mais aussi explorer d’autres chemins orgasmiques. Car, selon les adeptes du slow sex comme Emmanuelle Duchesne, formatrice chez meditationorgasmique.com, il faut distinguer l’orgasme de l’orgaste. « L’orgaste c’est le climax, la décharge orgastique provoquée par l’excitation. C’est une contraction réflexe, pas forcément liée au plaisir. L’orgasme est la sensation de quelque chose de vivant à l’intérieur de nous : frissons, poils hérissés, papillons dans le ventre, joie, rage… en font partie. Plus on reconnaît l’orgasme et plus il s’intensifie. » D’où l’intérêt d’un état méditatif pour se concentrer à deux sur ce nouveau plaisir qui peut aussi être masculin. Car, oui, les hommes qui ont « OMé », à l’image de Michel, la quarantaine, ont aimé : « se connecter à l’autre et à son plaisir, ça remplit complètement. On est bien loin du quicky égoïste ».
Comment faire à la maison : la méditation est chronométrée (22 minutes dont 15 de caresses) et répond à plusieurs codes : on reste habillés (sauf le bas pour la femme), on est respectueux et attentifs à l’autre, on guide et on se laisse guider. Surtout, l’OM n’est pas un préliminaire et requiert la non-réciprocité. Pas de « chacun mon tour ! » À respecter pour changer votre rapport au sexe et vous donner une chance d’explorer une autre voie orgasmique.
Toutes les dates d’ateliers OM, sur meditationorgasmiques.com

Comment ça marche le clitoris ?

« Le clitoris ne sert qu’à la jouissance », rappelle Odile Buisson, gynécologue et obstétricienne française, à qui l’on doit la première échographie de cet organe féminin, réalisée en 2008. Grâce à elle, on sait que le clitoris n’est pas qu’un « bouton » externe mais qu’il se compose également d’une partie interne de 11 à 15 cm, formée d’une paire de corps caverneux et d’une arche bulbaire qui entoure le vagin. C’est elle qui, quand elle est stimulée par des mouvements de va-et-vient lors de la pénétration, provoque des contractions réflexes. « On s’est aperçu aussi que le clitoris était un organe mobile » capable de bouger, mais aussi de gonfler lors de la pénétration. Résultat : le plaisir féminin n’est pas vaginal ou clitoridien mais les deux.
En savoir plus : Qui a peur du Point G ?, d’Odile Buisson et Pierre Foldès (éditions Jean-Claude Gawsewitch).

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